Avec quatre jours de vitrine, les commerçants du secteur dressent un bilan varié de la Foire de printemps. Sans avoir les prétentions de la grande, elle reste un rendez-vous phare du début d’année.
Difficile d’établir un bilan synthétique de la Foire de printemps organisé du 3 au 6 mars tant les avis sont aussi nombreux que les exposants et les chiffres pas encore stabilisés. Ces quatre jours de la « petite sœur » de la Foire de septembre, comme cela a été dit lors de l’inauguration, ont rassemblé une nouvelle fois différents salons dont celui de l’habitat, de l’automobile et des métiers d’art, avec un espace consacré aux producteurs détenteurs du label Made in Marne porté par le Département. Bruno Forget, le président de l’UCIA Expos, en dresse un bilan positif : « Cette Foire de printemps est plutôt bonne dans le contexte général actuel. Les gens ont fait des affaires. Le présentiel a encore beaucoup d’avenir. Rien ne se substituera au fait de se dire bonjour. Le contact avec un commerçant ou un commercial est primordial. » Dans les allées de cet événement organisé au Capitole, le constat est varié. Cela diffère selon les objectifs des exposants et les domaines professionnels de chacun.
Un label Made in Marne qui prend du poids
Dans le « village » du Made in Marne, les mines sont souriantes. « En termes de vente, c’est gentillet », concède Caroline Sauret, à la tête de l’entreprise Le Mignon qui propose à la vente de ses transformations de porc. Avec seulement une année d’existence, cette activité bénéficie d’une « vitrine » qui « permet de se faire connaître et de défendre le Made in Marne », indique la gérante. Toutes les personnes rencontrées partagent le même constat : au-delà des ventes effectuées, des rendez-vous pris et des cartes distribuées, le réel effet de cet événement est difficile à mesurer puisque les retombées peuvent n’apparaître que bien plus tard. « U ne fois le projet mûri et le financement acquis », indique un habitué. Non loin de là, Frédéric Noizet, qui porte son gilet sans manches créé à partir de laine de mouton, est satisfait de ce long week-end passé derrière son étal : « On fait un meilleur chiffre que l’an dernier donc c’est positif. Cette année, l’ambiance est sympa avec la nouvelle configuration du Made in Marne. C’est important de se faire connaître. »
Préparer la grande Foire
Paula Moreira, dirigeant de l’entreprise artisanale Les compagnons français (ex-atelier Moreira), n’est pas très satisfait même s’il reste confiant avec un carnet de commandes très confortable : « C’est la dixième foire que je fais et c’est la moins bonne. Il n’y avait pas grand monde », dit-il dans son stand. Comme lui, plusieurs artisans ont été mis à l’honneur par l’organisation qui a souhaité mettre l’accent cette année sur les métiers d’art. Dans un tout autre registre, son voisin d’en face Quentin Idenn à la tête d’une entreprise spécialisée dans les ouvertures et fenêtres, se dit « globalement satisfait » de cette « bonne foire » : « Nous avons pris des rendez-vous. »
D’autres ont profité de cette « petite » Foire pour préparer la grande à l’image des vendeurs de casse-noix, vainqueurs de l’un des derniers concours Lépine. « Cela nous permettait de savoir si l’on pouvait revenir en septembre parce que la liste d’attente est importante. Dans les tous les cas, nous en avons envie compte tenu de la fréquentation de septembre », indique le commerçant qui enchaîne les événements de ce type. Et Bruno Forget de conclure avec un questionnement face aux bilans parfois mitigés : « Quel commerce voit autant de visiteurs passer devant sa boutique ? »
Par ici l’entrée
Plusieurs événements ont cohabité sur le vaste site du Capitole. En même temps que la Foire de printemps se tenait deux représentations du festival mondial de la magie samedi et dimanche. Les deux entrées dans chaque hall ont donc parfois été réduites à un seul passage pour différencier les flux. Peut-être au détriment des concessionnaires qui évoquent un bilan très mitigé. Selon si toutes les entrées étaient ouvertes, les stands situés à proximité de ces carrefours ont plus ou moins profité de la masse de visiteurs.
L'Union
Par Alexis Bouzin
Le 6 mars 2023