Six mois avant celle de septembre, la tranquille Foire de printemps permet aux exposants de prendre la tendance et aux visiteurs de faire mûrir leurs projets.
Elles sont sœurs et en cela ont des caractéristiques communes. À commencer par une renommée qui n’est plus à faire et un lieu emblématique, le Capitole. Toutefois, la Foire de Châlons et sa petite sœur du début d’année ne jouent pas dans la même cour. Quand la première prend ses aises sur 13 hectares, sa benjamine se cantonne à deux halls d’exposition et quelques emplacements extérieurs. En toute logique, la grande dame du mois de septembre attire en moyenne 200 000 visiteurs en onze jours, quand la demoiselle du printemps vise les 15 000 entrées payantes en quatre jours. « La Foire de printemps, c’est moins de monde et plus de calme. C’est plus cool », résument Marie-Claude et Jean-Noël. Le couple de retraités a l’habitude de faire le déplacement depuis leur village de Changy, proche de Vitry-le-François, pour se rendre aux deux événements commerciaux.
“Cette première foire permet de tâter le terrain et de préparer la saison”
« En septembre, c’est plus pour se balader. En mars, c’est pour repérer des entreprises et réfléchir à un projet », parviennent à synthétiser de leur côté les Châlonnais Antony et Élodie. Le dernier en date : leur prochain chantier d’isolation. « Ce n’est pas la folie de la Foire de septembre. Aujourd’hui, on peut prendre le temps d’échanger, tranquillement. »
Les exposants aussi y trouvent leur compte. « Cette première foire permet de prendre la tendance, de tâter le terrain, de voir les idées qui plaisent. En gros, de préparer la saison », explique Malek Goudjil, responsable marketing pour Phybris spa, spécialiste de la vente et de l’installation de spa basé à Ormes, proche de Reims. « Et puis cela nous permet de nouer des contacts avec des clients que l’on reverra en septembre. » Comme autant de petites graines semées dont les fruits ne seront récoltées que dans plusieurs mois. De quatre stands d’une superficie totale de 300 m² en septembre, l’entreprise mise donc sur un emplacement de 36 m², « c’est amplement suffisant ». La même stratégie est opérée par la majorité des exposants.
Du côté des artisans d’art, on mise aussi sur le gain en visibilité. « On fait en quatre jours ce que l’on fait en une journée en septembre mais ce n’est pas ça l’important. On représente un savoir et on se doit d’être là. Et puis, plus on est vu, mieux c’est », témoigne Myriam Risse, derrière son stand de bougies veganes et « girly ».
L'union
Marie Charrier
Publié le 4 mars 2023
